Ayant déjà consacré il y a quelques années un double épisode au génialissime JFK, je ne pensais pas revenir de sitôt au cinéma d’Oliver Stone. Et puis une bonne âme m’a offert à Noël dernier la passionnante autobiographie du bonhomme, À la recherche de la lumière, et là, boum, le déclic. Résultat quelques mois plus tard : un texte de quasiment 10 000 mots sur ce qui est probablement le film le plus personnel de Stone : Platoon.
Inspiré en grande partie de son expérience au Viêt Nam, ce projet aura mis 10 longues années à se concrétiser. À sa sortie, le film a été salué par les vétérans comme celui qui aura le mieux su reconstituer leur quotidien sur le front, y compris dans ses aspects les moins reluisants. Mais la justesse du regard d’Oliver Stone suffit-elle à expliquer pourquoi le premier volet de sa “trilogie vietnamienne” (qui comprend également Né un 4 juillet et Entre ciel et terre) a tant marqué les esprits ? Ne faudrait-il pas aller chercher aussi du côté de sa dimension politique ? Voire allégorique et même, n’ayons pas peur des mots, mythologique ?
Voilà donc la problématique au cœur de cet épisode de 38 mn où il est beaucoup question de conflits. Ceux qui se déroulent sur les champs de bataille, que ce soit en Asie du Sud-est, aux portes de l’antique ville de Troie ou sur une lointaine planète de la constellation du Centaure. Mais aussi ceux qui prennent place depuis toujours au sein de l’âme humaine.