Un nouveau jour est un court-métrage fantastique de 17 mn que j’ai co-réalisé en 2005 avec Ludovic Blanchard, un camarade de mon ancienne école de cinéma, Ciné Créatis. Voici le synopsis :   

C’est un dimanche matin comme les autres. Vous êtes réveillé par la lumière du soleil qui filtre à travers les volets. Votre femme dort profondément à vos côtés. Il est encore tôt, vous vous contentez donc de déposer un baiser sur son épaule nue. Arrivé dans la cuisine, vous constatez que le courant est coupé. Pas grave, ce n’est pas ça qui va gâcher cette belle mâtinée. Mais il semblerait qu’il n’y ait pas d’arrivée d’eau non plus. C’est déjà plus embêtant. Et qu’est-ce qu’il a ce foutu poisson rouge à flotter comme ça sur le ventre ? Vous vous dites que vous avez atteint votre quota d’emmerdes pour la journée. Vous avez tort. Ce n’est pas un dimanche matin comme les autres.    

Il s’agit à la base d’un “projet de vacances”. Notre idée était de tourner au cours de l’été 2005 un petit film qui puisse être mis en chantier et terminé en quelques semaines à peine. Dans le but de nous simplifier les choses, et avant même de commencer à réfléchir à l’histoire que nous voulions raconter, nous nous sommes arrêtés sur le choix d’un décor unique (et pas trop compliqué à trouver) et d’un nombre limité de personnages (pas plus de deux ou trois) à l’écran.

La série télévisée The Twilight Zone (La quatrième dimension par chez nous) et les nouvelles de Richard Matheson (auteur justement de bons nombres d’épisodes du show de Rod Serling) ont été dès le départ nos principales sources d’inspiration pour ce court-métrage. Ce qui est clairement visible dès le logo de l’association que nous avons créée au moment de la production.

Logo Twilight Stories

Nous souhaitions tous les deux donner naissance à un court-métrage fantastique dans le sens le plus strict du terme (la perturbation du quotidien par l’intrusion subite d’un élément irrationnel) et nous avions le sentiment que le sens de l’épure qui caractérise les œuvres précitées pouvait rejoindre nos contraintes de budget et de temps. Voilà comment nous avons abouti à cette histoire d’invasion extra-terrestre entièrement vécue du point de vue d’un quidam. La sortie de La guerre des mondes de Spielberg cet été-là a sans doute eu sa part de responsabilité dans ce choix. D’autant plus qu’on retrouve dans notre film la même scène où le héros découvre que plus rien ne fonctionne dans sa maison. Mais si je vous dis qu’on ne l’a pas fait de façon consciente, aurez-vous l’amabilité de me croire ?   

Une fois le pitch défini, l’écriture n’a pas pris plus de quelques jours. Nous nous sommes accordés sur quelque chose comme la version 4 avant d’entamer la recherche de nos comédiens. Pour éviter les défauts habituels des « films de potes », avec leurs acteurs soit raides comme des balais soit soucieux avant tout d’avoir l’air le plus cool possible devant la caméra, nous avons choisi de caster deux professionnels, Régis Mazery et Laurence Hamery, tous deux issus de la scène théâtrale nantaise mais habitués aux tournages de courts-métrages dans la région.

L’équipe technique, de son côté, comptait deux membres en tout et pour tout : mon co-réalisateur et moi-même. Ludovic s’est essentiellement chargé du cadre tandis que j’officiais pour ma part en tant que scripte, régisseur et figurant (je joue deux des « cadavres »). Enfin, nous nous sommes partagés la direction d’acteurs. Le tournage s’est déroulé sur trois jours de tournage, dans et devant la maison de mes parents (se simplifier les choses, remember ?). Nous avons enchaîné les semaines suivantes avec le montage sur Final Cut Pro. Mais pour le reste de la post-production, notre manque de compétences en matière d’effets spéciaux, de sound design et de musique nous a conduits à agrandir l’équipe technique. Deux anciens camarades de notre école (dont le futur créateur de M.Bobine) se sont chargés des SFX tandis que le son était intégralement refait par Alexis Eskanderi à Paris (dans le studio de doublage des Feux de l’amour !). La musique, quant à elle, est l’oeuvre du compositeur K. Michael.

Comme il fallait s’y attendre, les choses ont pris un peu plus de temps que prévu à l’origine. Le film n’a finalement été achevé qu’au printemps 2007, pas loin de deux ans après notre premier brainstorming. Rien de tel que l’auto-production pour vous enseigner l’art délicat de la patience ! 

Un nouveau jour est donc un projet qui a pris de l’ampleur au fur et à mesure de sa production. Pensé dans un premier temps comme un tout petit film histoire de se faire la main, il a fini par bénéficier de moyens presque professionnels, qui le hissent incontestablement à un autre niveau. Mais ce « cachet » plus qu’appréciable ne parvient malheureusement pas à cacher le manque de moyens initial, qui transparaît clairement dans l’image de piètre qualité (tournage en DV familiale), la lumière très plate (pas de poste de directeur photo sur le film, lumière naturelle du début à la fin) et le production design inexistant (si ce n’est les vaisseaux alien en forme de raies manta, choix graphique que nous avons arrêté très tôt). Plus les soucis de rythme et la mise en scène peut-être un peu trop sage, dont nous sommes pour le coup les seuls à blâmer.

Malgré ce côté le-cul-entre-deux-chaises, Un nouveau jour a été sélectionné dans quelques festivals comme « La Papiermülhe » de Saint-Avold (57) ou le Festival des jeunes réalisateurs d’Aigues-Mortes (30). Vous pouvez vous faire votre propre opinion en visionnant le film ici.

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