Entre deux analyses cinéma pour Le Ciné-Club de M.Bobine, Rockyrama ou Capture Mag, Aurélien Noyer parle de musique sur le site Inside-Rock. Le dernier épisode de M. Bobine lui aura permis de concilier ses deux marottes puisqu’il est question du film I’m Not There de Todd Haynes. S’il fallait résumer ce long-métrage en quelques mots, on pourrait dire qu’il s’agit d’un biopic de Bob Dylan. Sauf que voilà : Bob Dylan n’apparaît pas un seul instant dans le film ! À la place, on y suit tour à tour 6 personnages, prénommés respectivement Woody, Jack, Jude, Robbie, Billy et Arthur, qui ne se croiseront jamais. Chacun d’entre eux représente en réalité une facette de la personnalité du chanteur (« Poet, prophet, outlaw, fake, star of electricity” résume la voix-off de Kris Kristofferson dans la scène d’ouverture) qui n’a eu de cesse de se réinventer tout au long de sa carrière.
Bref, I’m Not There est un film étrange et inclassable, aux antipodes des tous ces biopics musicaux dont Hollywood s’est faite une vraie spécialité ses 20 dernières années (Ray, Walk the Line, NWA : Straight Outta Compton, Bohemian Rhapsody, Rocketman, Elvis, I Wanna Dance with Somebody et j’en passe), qui répètent systématiquement la même structure en trois actes (ascension vers la gloire, chute depuis le sommet, rédemption). Une formule certes efficace mais terriblement prévisible et mécanique dont le film Walk Hard se moquait ouvertement la même année que l’OVNI de Todd Haynes.
Si Aurélien prend lui aussi un malin plaisir à énumérer tous les clichés associés au genre, l’épisode propose surtout une analyse précise, érudite mais toujours accessible des résonances entre le récit fragmenté de I’m Not There et l’œuvre de Bob Dylan. Et contrairement aux chansons qui semblent s’écrire toute seules en moins de 10 minutes dans tous les biopics précités, on sent que tout cela a nécessité un brin de travail !
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